Publié: 28/08/2012 Dernière modification:
20/12/2012 sur http://www.eea.europa.eu/fr/
Avec la croissance de la population, l'urbanisation et le développement économique, la demande en eau douce augmente dans
toutes les zones urbaines d’Europe. Parallèlement, le changement climatique et la pollution influent également sur la quantité d’eau disponible pour les résidents des villes. Comment les villes
d'Europe peuvent-elles continuer à fournir de l'eau douce propre à leurs résidents?
En juillet 2011, des pluies intenses ont inondé certaines parties de Copenhague. Les systèmes de drainage
urbain n'ont pu gérer des volumes d'eau atteignant jusqu'à 135 mm en l’espace de deux heures. Les problèmes liés à l'eau ne se sont pas arrêtés là. Peu après les inondations, de grandes parties
de la ville ont été affectées pendant des semaines par des polluants dans l'eau potable liés aux réparations de la canalisation principale. Des problèmes identiques liés à l'eau touchent d'autres
villes.
Plus des trois quarts des citoyens européens vivent en zones urbaines et dépendent de l'eau potable fournie par les villes. Environ un
cinquième de l'eau douce totale en Europe approvisionne les systèmes publics de distribution d'eau – une eau qui est dirigée vers les foyers, les petites entreprises, les hôtels, les
bureaux, les hôpitaux, les écoles et certaines industries.
Assurer un approvisionnement régulier en eau potable propre au public n'est pas une tâche facile. Le système de
distribution de l'eau doit considérer de nombreux facteurs dont la population et la taille du foyer, les changements des caractéristiques physiques des surfaces terrestres, le comportement du
consommateur, les demandes du secteur économique (telles que les activités touristiques), la composition chimique de l'eau et la logistique du stockage et du transport de l'eau. Il doit aussi
tenir compte des enjeux liés au changement climatique pouvant inclure des inondations inattendues, des canicules et des périodes de pénurie d'eau.
Pour éviter les crises de distribution de l'eau en milieu urbain, nous devons gérer les ressources en eau
de façon efficace à chaque étape: de l'approvisionnement en eau potable propre à ses différentes utilisations par les consommateurs. Ceci peut impliquer la réduction de la consommation et la
découverte de nouveaux moyens de récupération et d’utilisation d'eau. La gestion de l'eau devrait également être mieux intégrée dans une gestion urbaine élargie prenant en compte les
caractéristiques de l'environnement local.
Payer l'eau que nous utilisons
Les progrès technologiques et les nouveaux systèmes de tarification ont déjà permis une réduction significative du volume
d'eau utilisé par les ménages, représentant typiquement entre 60 à 80 % de l'approvisionnement en eau potable en Europe. Les progrès technologiques des appareils ménagers tels
que les lave-linge et les lave-vaisselle, par exemple, ont contribué à la réduction de l'utilisation de l'eau sans nécessiter de changement de comportement ou une sensibilisation aux questions de
l'eau.
Des améliorations importantes sont également possibles avec les changements des habitudes d'utilisation de l'eau pour
l'hygiène personnelle, qui représente actuellement 60 % de l'eau utilisée par les ménages. Les systèmes de remplacement de citerne dans les toilettes, par exemple, sont un moyen avantageux et
simple de réduire la consommation d'un litre par chasse d'eau. Des ajustements mineurs apportés aux systèmes de douche, comme ceux à jet aéré, peuvent également entraîner des économies
d'eau.
Tel qu'énoncée dans la directive-cadre sur l'eau de l'UEen, lier le prix de l'eau au volume d'eau consommé peut inciter à une utilisation plus durable. En
Angleterre et au Pays de Galles, les personnes vivant dans des propriétés avec compteurs en utilisent en moyenne 13 % de moins que celles sans compteurs.
Réutiliser l'eau de pluie et les eaux ménagères
Seulement 20 % de l'eau utilisée par les secteurs recevant un approvisionnement en eau potable est réellement
consommée. Les 80 % restants sont rejetés dans l'environnement, principalement comme eaux usées traitées. Les surfaces bétonnées et scellées dans les villes dirigent en général les
eaux de pluie vers le réseau d'égouts où elles rejoignent les eaux usées. Ceci empêche les eaux de pluie de pénétrer dans le sol et de former une partie des réserves d'eau souterraine dont nous
pourrions bénéficier ultérieurement. Le trop-plein des eaux de pluie et des eaux usées transite souvent par des usines de traitement d'eau avant d'être renvoyé vers les rivières,
généralement loin des villes. En modifiant les systèmes de distribution d'eau en milieu urbain, les eaux de pluie et les eaux usées moins polluées pourraient être réutilisées dans les
villes.
La réutilisation des eaux ménagères est l'un de ces changements. Les eaux ménagères englobent toutes les eaux
usées domestiques ne provenant pas des toilettes, telles que les eaux de bains, de douches, de lavabos et de cuisine. Cette eau peut être traitée directement sur site - voire non traitée -
pour des usages requérant une eau douce de moindre qualité, par exemple, la chasse d'eau des toilettes.
Les villes pourraient aussi recueillir l'eau de pluie coulant d'un toit ou d'une allée dans un réservoir et
cette eau pourrait servir pour les utilisations ne nécessitant pas de l'eau potable, comme pour les chasses d'eau, le lavage des voitures ou le jardinage. Elle pourrait également être directement
utilisée pour le renouvellement de la nappe phréatique
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