En cette année 2018 baptisée ANNÉE NATURE, remontant le Chemin Cassy Vigney
en ce samedi pluvieux et venteux, chemin bordé de chênes bicentenaires du Domaine du Bourdieu, et de prairies, milieux ouverts appréciés des papillons l’été, émue je me dirigeais vers la maison des « expulsables »
Au milieu du chemin, deux maisonnettes datant du début du 20e,c’est, dans l’une d’entre elles qu’habitent Sophie et François.
Ces maisonnettes ont une histoire, un passé, sous des mains expertes et laborieuses, la maison achetée il y a 7 ans par le jeune couple, a retrouvé son âme, elle est devenue un îlot de luminosité et de charme se fondant dans la nature environnante,
Sept ans de dur labeur pour qu’elle devienne « habitable » et « accueillante » pour la petite famille au prix de sacrifices, car c’est eux qui ont fait, de leurs mains, toute la réhabilitation.
Mais voilà, « nos jupitériens locaux » en ont décidé autrement : que le béton soit, en déployant sous nos yeux, une urbanisation décidée, imposée à l’aide d’outils taillés sur mesure « le plan local d’urbanisme ou PLU adopté le 10 juillet 2015 par la métropole orienté sur un urbanisme négocié, avec plus d’outils et moins de règles... » (Jacques Mangon dans « la tribune Bordeaux » du 10-11-2015)
Un outil règne en maître dans toute la métropole : la « Déclaration d’utilité publique » (un autre outil est aussi utilisé « le droit de préemption renforcé »)
La DUP permet de récupérer des terrains bâtis ou non bâtis permettant d’exproprier les propriétaires (dédommagés au prix fixé par les Domaines et non suivant les cours du foncier pratiqués dans la métropole) lesquels ensuite sont souvent revendus à des promoteurs qui rentabilisent par une urbanisation massive, le projet Bourdieu Cassy Vigney est entre les mains de la Fabrique métropolitaine société publique locale, dont le PDG est M Mangon le maire de St Médard (voir les divers projets sur http://www.bordeaux-metropole.fr/Grands-projets/Grands-projets-urbains/50-000-logements)
Ouvrons les yeux, cet outil de DUP sans égards ni nostalgie pour la ville du passé, et le patrimoine « ancien », et ni surtout pour les habitants, en particulier les 522 signataires (pétition et registre d'enquête publique) opposés au principe de DUP, celle-ci favorise plutôt une urbanisation "imposée" tournée vers des « actifs solvables », cible des promoteurs plutôt que vers l'habitat
social. Les immeubles neufs, standardisés, aseptisés et souvent moches remplacent petit à petit le bâti du 19e siècle qui réhabilité en social pourrait répondre à l'urgence du changement climatique, celui-ci n'étant jamais pris en compte dans les projets de la commune ou de la métropole...
Ce procédé de DUP est brutal, injuste et à mes yeux frôlant une certaine malhonnêteté vis à vis des personnes frappées d'expropriation et vis à vis des habitants dont le cadre de vie, la qualité de vie risquent d'être bouleversés par cette concentration de logements artificialisant au maximum les espaces naturels longeant le Chemin Cassy Vigney
Malhonnête car s'abritant sous une démarche légale, enquête publique, pétitions et avis des habitants demandant une « urbanisation maitrisée respectant la nature et le bâti existant », un avis défavorable d'un commissaire enquêteur humain et sensible
à la détresse des futurs expropriés, sensible également à la forte mobilisation
des habitants de St Médard, maire et préfet faisant fi de ces avis, laisse à
à penser que « tout » était décidé d'avance...
Y aurait-il un espoir en 2018 déclarée Année Nature ?
FC
commenter cet article …