Inondations : pas de plan de protection au parc des Jalles
Parempuyre: le marais ne figure pas parmi les secteurs prioritaires du Programme d'action de prévention des inondations
La réunion publique organisée mercredi soir (30 sept) à Parempuyre par
Bordeaux Métropole pour informer les riverains de la Vallée des Jalles
sur le Programme d’action de prévention des inondations (Papi)
de l’estuaire de la Gironde a été plutôt animée. Chacun, en effet, semble
vouloir profiter des mannes de ce Papi destiné à diminuer « la vulnérabilité
du territoire ». Une enveloppe de 77 millions d’euros est
prévue, dont 55 millions pour les communes de la Métropole et les
attentes en matière de prévention des risques sont énormes, si l’on en
croit les différents intervenants qui ont tous en tête les mauvais souvenirs
de la tempête de 1999.
Restaurer la digue
Il est question « d’actions concrètes » qui devront être menées de
2016 à 2021, avec un financement (espéré) de l’État à hauteur de 40 %
comme l’a expliqué le maire d’Ambès, Kevin Subrenat, conseiller métropolitain
en charge des risques naturels. Le plus gros des travaux
devrait concerner la restauration de la digue sur les secteurs les plus
à risques au premier rang desquels se trouve la commune de Saint-Louis-de-Montferrand
Les habitants de Parempuyre, Bruges, Blanquefort, Eysines qui
avaient fait le déplacement ont vite compris que leur marais peu peuplé,
à proximité de la Garonne, ne figurait pas dans les priorités.
En effet, Cécile Calas, de Bordeaux Métropole, n’a pas caché aux
agriculteurs et aux élus présents qu’il était surtout question, ici, de
restaurer les jalles qui ont, toutefois, un rôle important à jouer en
cas de montée subite des eaux. D’ailleurs, Christian Cessateur,
maraîcher bien connu à Blanquefort et président des marais de Bordeaux-
Bruges, n’a pas manqué de souligner à quel point les jalles
avaient besoin d’être mieux entretenues. Il s’est aussi inquiété de la
disparition du Sijalag, le Syndicat intercommunal des jalles de Lande
à Garonne, à partir du 1er janvier 2016, lorsque Bordeaux Métropole
héritera d’une nouvelle compétence concernant les risques
d’inondation. Il lui a été répondu que la Métropole prenait simplement
le relais du syndicat et qu’il n’était pas question d’envoyer de
l’eau salée dans les terres des agriculteurs comme il le craint.
La responsabilité des maires
Pour sa part, Béatrice de François, maire socialiste de Parempuyre et
élue à la Métropole, est montée créneau : « Je n’accepterai pas que
des travaux ne soient pas réalisés chez nous », a-t-elle lancé. En précisant
qu’en matière de responsabilité « les maires restaient en première
ligne ».
« Les travaux seront programmés en fonction de l’urgence », a répété
plus tard Cécile Calas qui promet aussi des actions de prévention
et des diagnostics sur les exploitations agricoles.
Christine Morice (Sud Ouest papier du 2-10-15)