environnement biodiversité Nature St Médard en Jalles Déclin des oiseaux dans nos campagnes : " Nous vivons une catastrophe écologique " par Jean-Denis Renard. - Le blog de naturjalles.over-blog.com
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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 21:42

 

Le Suivi temporel des oiseaux communs révèle l’effondrement d’un tiers des effectifs des oiseaux des plaines et des campagnes agricoles. Entretien avec l’un de ses coordinateurs.

Nos campagnes sont-elles en train de devenir de véritables déserts ? C’est le constat alarmant dressé par deux études récentes sur les oiseaux, l’une menée par par le CNRS dans les Deux-Sèvres, l’autre par le Stoc, le Suivi temporel des oiseaux communs, un programme de sciences participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle sur tout le territoire français. Benoît Fontaine est l’un des ses coordinateurs.

Votre étude porte sur quinze années de suivi. Ce recul est-il suffisant pour dégager des conclusions solides ?

Benoît Fontaine. Oui, on assiste à un incontestable effondrement de la biodiversité. On pourrait se poser des questions si notre travail était contredit par d’autres études. Mais elles vont toutes dans le même sens quelles que soient les espèces suivies, les régions et les protocoles scientifiques. On ne peut pas se cacher derrière l’incertitude et le besoin de valider cette étude par d’autres travaux postérieurs. Il n’y a pas d’incertitude sur le constat.

Combien d’espèces sont concernées ?

Le suivi ne cible pas des espèces emblématiques comme l’aigle de Bonelli ou l’outarde canepetière pour lesquelles il existe des programmes spécifiques. On procède de la façon suivante : on désigne des sites d’observation de façon aléatoire sur lesquels des volontaires se rendent – généralement pas loin de chez eux. Ils identifient et ils comptent toutes les espèces qu’ils voient et qu’ils entendent. Ce genre d’observations se pratique beaucoup le matin, quand les oiseaux chantent. Ensuite, on procède à un traitement statistique des données. Certaines espèces très rares, sur lesquelles on a peu de données, ne peuvent pas être prises en compte. L’étude porte donc sur les espèces les plus courantes, les plus banales, celles qui structurent les écosystèmes. Il y a vingt ans, on disait de ces oiseaux qu’ils ne couraient aucun danger. La réalité est tout autre.

L’étude met en évidence un déclin accéléré des espèces des milieux agricoles. Quelles sont-elles ?

"Il y a vingt ans, on disait de ces oiseaux qu’ils ne couraient aucun danger. La réalité est tout autre."

Typiquement, l’alouette des champs, qui a perdu plus du quart de de ses effectifs en quinze ans. C’est cet oiseau des plaines céréalières que vous entendez chanter sans même le reconnaître. Le bruant ortolan connaît lui aussi un déclin sensible. Aux causes qui touchent l’ensemble des oiseaux de ces milieux s’ajoutent, en France, les effets du braconnage. On peut citer d’autres espèces communes, comme la perdrix rouge ou la linotte.

Pourquoi sont-elles particulièrement touchées ?

La raison principale du déclin, c’est la modification des habitats. Dans des paysages façonnés par l’agriculture, l’intensification des pratiques culturales, l’emploi généralisé des pesticides et le remembrement ont uniformisé les milieux. La perte de diversité des milieux agricoles – la disparition des zones humides, celle des haies par exemple – a mis en danger de nombreux oiseaux.

L’an dernier, une étude allemande a mis en évidence un effondrement de la population des insectes volants – 75 % en trente ans. Y a-t-il un rapport direct avec celui des oiseaux ?

"La raison principale du déclin, c’est la modification des habitats."

Oui, car tous les oiseaux dépendent des insectes. A 95 %, les oiseaux consomment des insectes à un moment de leur vie, ou des animaux qui ont consommé des insectes. Ils se nourrissent aussi de végétaux qui doivent être pollinisés. Or les insectes pollinisateurs se portent mal. Il est logique que ces problèmes se répercutent sur les oiseaux.

A ce sujet, les études pointent du doigt les effets des insecticides, dont les néonicotinoïdes qui sont mis en cause dans le déclin des abeilles. Votre analyse ?

Quand Rachel Carson a publié "Silent spring" ("Printemps silencieux") aux Etats-Unis – en 1962 – il s’agissait de dénoncer les effets d’un pesticide, le DDT, sur la santé humaine et sur l’environnement. Il est assez décourageant de constater que, plus de cinquante ans plus tard, les mêmes causes produisent les mêmes effets. On a substitué des pesticides à d’autres pesticides et, ce faisant, on a fait bégayer l’histoire. La seule solution réside dans le changement de paradigme à grande échelle. Il faut absolument opter pour un modèle agricole moins dépendant des pesticides.

Les insectes déclinent, donc les oiseaux déclinent. Est-ce à dire que l’ensemble des écosystèmes et des espèces sont affectés ?

Bien sûr. Les oiseaux sont des révélateurs à grande échelle. C’est un groupe bien connu et facile à observer. Mais on constaterait des pertes de biodiversité sur tous les autres groupes qu’on étudierait, faune et flore. Il faut se rendre compte que ces phénomènes sont effrayants, dramatiques ! 75% de perte de biomasse en trente ans pour les insectes, le tiers des oiseaux communs qui disparaît en quinze ans… 

Votre étude éclaire un déclin jusque-là silencieux, celui des espèces banales. Avez-vous le sentiment d’une prise de conscience ?

Oui, on commence à avoir de l’écho. Mais on vit une époque paradoxale. On sent bien que les lignes bougent, que ces problèmes sont mis en débat. Mais nous vivons en même temps une catastrophe écologique.

« L’aveuglement et l’anesthésie »

Nicolas Thierry, Président de l’Agence régionale biodiversité Nouvelle-Aquitaine, accueille ces travaux scientifiques avec toute la gravité requise. « Ce qui me frappe, c’est l’aveuglement, l’anesthésie à peu près totale qui prévalent sur ces sujets. On apprend la nouvelle et on passe à autre chose. Avez-vous vu la convocation de la moindre réunion de crise ? Évidemment non. Alors que le maintien de la biodiversité n’est pas une coquetterie d’écolo. Il conditionne notre sécurité alimentaire, la qualité de notre eau, nos conditions de vie »,

Présent ce mardi à la présentation du programme scientifique d’étude « Sentinelles du climat », coordonné par l’association girondine Cistude Nature, Nicolas Thierry estime que la disparition du vivant reste « un sujet sous-traité, un angle mort en politique » au contraire du dérèglement climatique dont (à peu près) tout le monde a saisi les enjeux. « Dans l’esprit des décideurs, le lien n’est toujours pas établi entre la biodiversité et la pérennité de nos sociétés.

---->>> Lire tout l'article http://www.sudouest.fr/2018/03/20/declin-des-oiseaux-dans-nos-campagnes-nous-vivons-une-catastrophe-ecologique-4297583-706.php#article-comments

 

Déclin des oiseaux dans nos campagnes : " Nous vivons une catastrophe écologique " par Jean-Denis Renard.
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