Le salon international de l'agriculture qui s'est tenu récemment a servi de vitrine à une agriculture industrielle basée sur la technologie et la mécanisation or 80 % de la production agricole mondiale reste assurée par les exploitations familiales.
Entre l'exploitation industrielle et l'agriculture paysanne: la cohabitation devient de plus en plus difficile car en concurrence l'une et l'autre pour la terre et l'eau, comme sur les coûts de production.
Pour l'agronome Marc Dufumier, professeur émérite à AgroParisTech, l'agriculture paysanne fixe justement la main d'oeuvre sur ses terres quand la mécanisation a tendance à vider les campagnes. "Quand le chômage rural s'installe, c'est direct le bidonville" résume-t-il.
Or, "les Etats n'ont pas assez investi dans l'agriculture ces dernières décennies et les paysans étaient trop pauvres pour le faire" regrette-t-il. D'autant que "nos exportations leur causent du tort: entre le riz de Madagascar et celui de Camargue ou de Louisiane, il y a 200 fois plus de travail agricole" note-t-il. Comment lutter ?
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"Les plus petites exploitations vont vers des marchés de niche, du bio, des productions fragiles comme le raisin et certains fruits. Et les plus grandes contractualisent leur production auprès de grands groupes". Ce qui signifie que le statut de l'exploitant change: "l'agriculteur devient salarié sur sa propre terre, ou un rentier qui ne travaille même plus sur l'exploitation".
Ce modèle, explique-t-il, devenu fréquent en Afrique du Sud qui héberge de nombreux fonds d'investissements, des instruments financiers sophistiqués, un marché à terme, des assurances... se rencontre désormais ailleurs, en Afrique australe et de l'est.
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