Bordeaux-Euratlantique: une des plus grandes opérations urbanistiques de France! A cheval sur Bordeaux (386ha), Bègles(217ha) et Floirac(135ha) et située autour de la gare St Jean-Belcier
cette opération d'intérêt national (OIN) a pour ambition de faire accéder l’agglomération bordelaise au rang de métropole européenne: avec la création de la nouvelle Ligne à grande Vitesse Sud-Europe-Atlantique (Paris à 2h00 en 2017), puis son prolongement vers Toulouse et l’Espagne (après 2020), l'agglomération bordelaise accédera à un nouveau statut de carrefour entre la péninsule ibérique, le Midi de la France et la capitale...
Avec cette introduction on comprend qu'avec le statut de "métropole" il y aura de la concurrence entre métropoles que ce soit avec les métropoles du SO ou celles d'Europe et ce, certainement pour le bien être des habitants et futurs habitants, Bordeaux étant tellement attractive!
Voici ce "grand projet" utile ou inutile vu par Rue89Bordeaux...
Bordeaux Euratlantique : aménagement sans ménagement
A l’avis d’enquête publique sur l’opération d’intérêt national Bordeaux Euratlantique et la réalisation de la zone d’aménagement concerté Bordeaux Saint-Jean Belcier, un habitant de la Zac a fait parvenir cette réponse sans signature au site Pièces et main d’œuvre. Nous avons décidé de la publier avec l’immense regret de ne pas connaître l’identité de son auteur.
Les aménageurs sont décidément plein d’égards envers les aménagés. On ne saurait donc trop les remercier de nous convier, du vendredi 15 novembre au lundi 16 décembre 2013, à donner notre avis sur l’opération Bordeaux Euratlantique et la zone « d’aménagement concerté » Bordeaux Saint-Jean Belcier, et leur savoir gré de « construire avec les habitants et les usagers du périmètre une concertation exigeante, à la fois à l’échelle de l’opération dans son ensemble et liée à la réalisation des projets ». Et ce alors que les plans sont achevés, les crédits votés, les travaux déjà engagés.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? Ce « projet métropolitain et européen », « un des plus grands projets urbains en France » que l’on nous vend sous le fallacieux habillage de « ville lente, ville verte » et d’ « écoquartier de haute qualité environnementale », s’étendra sur une superficie totale de 738 hectares, avec un « levier financier » considérable puisque, pour 650 millions d’euros de « budget aménageur » et 100 millions de « participation publique », il est attendu 5 milliards d’euros d’ « investissement publics et privés ».
« Mais où trouvent-ils tout cet argent, avec la crise ? » Dans la dette, tout simplement, puisque l’argent c’est de la dette, récupérable sur nos impôts, et que de toute façon « nous n’avons d’autre choix que la fuite en avant », comme l’avouait un édile. Rien ne dit cependant que ce projet mégalomane ne connaîtra pas le sort de ces villes-fantômes espagnoles, avec leurs autoroutes désertes qui mènent à des aéroports à l’abandon.
Dominatrice et totalitaire, la Technique partout s’impose
La clé de ce programme, c’est bien sûr la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux (10 milliards d’euros prévus, en hausse constante) qui mettra en 2017 la capitale à deux heures de la cité de Montaigne, soit une heure de moins que la ligne actuelle.
« Mais qu’est-ce qu’ils font avec le temps qu’ils gagnent ? » « Et si ce temps gagné grâce à la vitesse était inutilisable pour le bonheur ? » Bonnes questions, mais dont nous ne discuterons pas, puisque, dominatrice et totalitaire, la Technique partout s’impose, sans nous demander notre avis.
Voilà donc 20 millions de voyageurs pressés attendus chaque année dans la toute nouvelle gare Saint-Jean, 20 000 mètres carrés d’hôtellerie pour les accueillir et 60 000 mètres carrés de commerces pour les plumer au passage. (Pour donner un ordre de grandeur, un terrain de football mesure en moyenne 7 000 mètres carrés, publicités non comprises.)
Créer de la valeur avec de la merde et du vent
Les décideurs ont décidé que la population de l’agglomération bordelaise – dont la rocade, les principaux axes routiers et les transports en commun sont déjà congestionnés à l’extrême (l’automobiliste bordelais perd 96 heures par an dans les embouteillages) –, devait croître de près d’un tiers pour atteindre le million d’habitants en 2030. De la croissance, encore de la croissance, toujours de la croissance. Entassez-vous, ça créera des rentrées fiscales.
On construira donc ici, hors du périmètre réglementé par l’Unesco depuis le classement de Bordeaux au Patrimoine mondial, 600 000 mètres carrés de logements pour accueillir 30 000 habitants supplémentaires et 200 000 mètres carrés d’ « équipements publics structurants » pour les structurer.
Nul doute que les Parisiens afflueront en masse pour travailler dans le « gigantesque quartier d’affaires » qui doit sortir de terre (500 000 mètres carrés de bureaux, 150 000 mètres carrés de locaux d’activités).
Pour se divertir, ils n’auront que l’embarras du choix dans les « clusters d’économie créative et numérique », le « parc de l’intelligence environnementale » [sic], la Cité numérique dans l’ancien tri postal, l’Arena rive droite [NDLR : la grande salle de spectacle prévue dans le bas Floirac et pour laquelle le nom n'est toujours pas trouvé], ou bien, emblématique « geste architectural » sur le site des anciens abattoirs, la Méca, Maison de l’économie créative et de l’industrie culturelle, où le Fonds régional d’art contemporain pourra, entre performances et installations, réaliser le rêve secret de tout capitaliste : créer de la valeur avec de la merde et du vent.
Fric-Frac. La nuit venue, ils pourront, dans le « pôle de la nuit » du quai de Paludate, dérivant de « before » en « after » entre prostituées, flics et dealers, étourdis par d’hypnotiques musiques et secoués de cadences épileptiques, entrer dans le cercle enchanteur de la communion festive.
Quand les aménageurs aménagent, les aménagés déménagent
Quant au vieux quartier Belcier, séparé de la ville-centre il y a 160 ans par la gare et les voies ferrées – ce qui lui avait permis jusqu’ici de rester à l’abri des délires des maires successifs et de ne pas connaître le destin de Mériadeck –, ce vieux quartier d’ouvriers, de cheminots et d’artisans subira le sort des Chartrons, de Saint-Pierre, de la Bastide et bientôt de Saint-Michel : la gentrification – appelée aussi « boboïsation ».
La population y sera remplacée, puisque, quand les aménageurs aménagent, les aménagés déménagent. Mais on évitera autant que possible les expulsions manu militari : c’est la « main invisible » du marché qui mettra les gens à la porte, par la hausse du prix du foncier.
->>> lire tout l'article sur
http://rue89bordeaux.com/2014/04/bordeaux-euratlantique-amenagement-
sans-menagement/
->>> Voir les observations de Naturjalles lors de l'EP sur le SCOT
http://naturjalles.over-blog.com/2013/11/l-enqu%C3%AAte-publique-concernant-le-scot-se-termine-le-mercredi-4-d%C3%A9cembre-heures-ouverture-mairie-ci-joint-la-participation-de-natur
->>>http://www.bordeaux-euratlantique.fr/
->>>http://www.lacub.fr/grands-projets/bordeaux-euratlantique