Ce matin, à la fraîche, j’arrosais mes plantations. C’est un moment privilégié où j’aime reprendre contact avec mon jardin. Tous mes sens sont sollicités : les oiseaux me saluent de leurs ritournelles flûtées, la lumière est douce et j’aime cette fraîcheur qui monte du sol et qui me donne parfois envie de marcher pieds nus dans la rosée.
Ce matin, je n’ai pas fait le plein de nature : à mes pieds, voilà un petit tas informe de chair broyée et de poils noirs. Je m’accroupis et j’ausculte cette masse mais j’ai déjà compris. Il y a plus d’un mois, j’ai découvert deux toutes jeunes musaraignes gisant sur ma terrasse en bois, en voilà une autre, la dernière peut-être … que le chasseur a régurgité. C’est cet incident et la petite pointe de tristesse que j’ai ressentie qui a motivé cette lettre.
J’ai un jardin naturel : je tonds juste les allées et surtout je laisse vivre les plantes spontanées qui se mélangent à mes plantations. Toute cette végétation très variée accueille ainsi beaucoup de « petites bêtes » dont l’observation me ravit ( sauterelles vertes ou grises, araignées et coléoptères de toutes sortes …). Ces insectes attirent à leur tour d’autres petits animaux, leurs prédateurs naturels , si discrets qu’on ne peut souvent les soupçonner. C’est ainsi que l’année dernière, c’est en ramassant sur ma terrasse mon premier cadavre de musaraigne adulte ( grande consommatrice d’insectes) que j’ai appris que mon jardin était propice à cette espèce mais hélas aussi à un super-prédateur qui y avait découvert un fabuleux terrain de chasse …
Ceci n’est pas une lettre anti-chats et je sais que les amis des chats sont aussi très souvent des amis de la nature mais, peut-être, en lisant mon témoignage, apprendront-ils des choses auxquelles ils n’avaient pas pensé.
La population de chats est en augmentation constante : dans mon seul jardin, dans la journée, je vois passer 5 chats différents que je chasse dès que je les vois non pas parce que je ne les aime pas mais parce que je sais que ce sont des chasseurs exceptionnels et redoutables pour les animaux sauvages pendant toute la période qui va de mars à juillet qui coïncide avec la période de reproduction et d’élevage des jeunes. L’année dernière, j’ai apporté au centre LPO de sauvegarde de la faune sauvage à Audenge, un jeune merle qui ne pouvait plus s’envoler : ses deux rectrices ( les plumes les plus longues) avaient été arrachées par un chat ( analyse de la personne qui l’a ausculté) . Il en avait réchappé mais, depuis une semaine, je l’observais au sol et j’avais été émue de son plumage terne et de sa maigreur qui montrait bien son état de faiblesse.
Les scientifiques alertent sur la prédation exercée par les chats domestiques qui ont l’avantage sur leurs proies d’être très bien nourris et donc très alertes : selon les données recueillies, 1 milliard d’oiseaux périraient sous leurs griffes et c’est sans compter tous les autres petits animaux.
Par ailleurs, il n’est jamais agréable de trouver près de ses fleurs ou pire dans son potager un trou avec les excréments du chat. Cela fait deux fois ce printemps, cela n’était jamais arrivé.
Voilà le constat sommaire. Que faire ? Je me pose la question avec vous.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) diffuse des conseils pour limiter la prédation des chats et surtout le port du « birdsbesafe » : cette collerette, visible de jour comme de nuit (car elle comporte un biai réfléchissant), s’enfile sur un collier de sécurité. Pendant la période de mars à juillet , mettre une collerette voyante à son chat permet de limiter drastiquement la prédation :"les chats munis de collerette ont tué 19 fois moins d'oiseaux que les chats sans collerette" écrivent les chercheurs. En moyenne, chaque chat tue 5,56 oiseaux par an. Un nombre qui passe à seulement 0,72 pour les chats munis d'un collier coloré. » Vous trouverez d’autres conseils sur le site de la LPO comme de faire jouer son chat pour limiter son instinct de chasse.
Que vos efforts soient petits ou grands, ils compteront !
Merci de m’avoir lue et surtout merci pour la nature !
Martine Leblond
Collerette Birdbesafe Pois pour chat -Boutique LPO
Une collerette pour voir le chat au loin ! Descriptif complet : La collerette Birdsbesafe fait appel à la vue exceptionnelle des oiseaux, même avec peu de lumière : ce bandeau de tissu aux couleurs
We help birds be safe from cats
Birdsbesafe® cat collar covers protect birds from cats. They use bright colors to make your hunting cat easy for songbirds to see and fly away from. U.S.-made.
Des solutions pour limiter la prédation des chats sur les animaux sauvages
" Actualités Des solutions pour limiter la prédation des chats sur les animaux sauvages Le Chat domestique est l'animal préféré des Français, avec plus de 13 millions de représentants dans l...
https://isere.lpo.fr/2019/des-solutions-pour-limiter-la-predation-des-chats-sur-les-animaux-sauvages