A l’attention de Monsieur le commissaire enquêteur :
M Gilles Faure
Il s’agit d’un projet d’envergure qui va remodeler le paysage et le secteur des vignes sur le plan environnemental et écologique
- Ce projet est en prolongement ou extension au Nord du centre ville en continuité du tissu pavillonnaire existant, ce qui ressemble fort à un étalement urbain, cet étalement qui grignote espaces naturels et terres agricoles.
Ce recalibrage de ces 5 voies et routes déjà existantes, consiste en leur élargissement (ce qui leur fera perdre leur caractère de « petite route de campagne » bordées d’arbres) la réalisation de trottoirs, de pistes cyclables, la réalisation de 2 giratoires, un au carrefour route de Mounic/ chemin des Vignes et le deuxième à l’extrémité N de la route de Cujac, la réalisation d’une voie verte. Toutes ces voies bien élargies (entre 15,80m à 22m ) bordées de larges fossés pour la gestion des eaux de ruissellement, à ces fossés, il faut ajouter noues et un bassin de rétention aux abords du ruisseau la Pudote en 2 parties pour tenir compte de la topographie du terrain, d’une surface totale de 1750m2 de surface.
- Ce projet est situé à 1km à l’ouest de la déviation du Taillan Médoc dont la réalisation pourrait avoir des interactions avec le projet actuel en ce qui concerne « l’imperméabilisation des sols » (les différents sites étant des espaces forestiers, les défrichements ayant supprimé le rôle d’assainissement joué par les arbres)
Ce projet d’infrastructures d’envergure est à la hauteur du projet d’aménagement d’ensemble de 60 ha dans un espace forestier à la biodiversité riche et diversifiée prévus pour accueillir à terme 440 logements (ce qui peut donner environ 1600 habitants nouveaux au minimum)
Ces 60 ha ont été découpés en tranches : ainsi l’avis de l’autorité environnementale de 2013 ainsi que l’étude d’impact 2013 portaient principalement sur les 10ha de la tranche 1, l’AE reprochait à cette étude ne pas être suffisamment précise quant à la prise en compte des enjeux environnementaux et en particulier l’analyse de l’état initial de l’environnement concernant deux espèces protégées : végétale : la Jacinthe des bois, animales oiseaux dont l’engoulevent d’Europe.
Depuis 2013, le projet a fait l’objet de quelques modifications : du bassin de rétention, des giratoires des routes de Mounic et Cujac, le profil de l’allée des quatre vents ainsi que d’études complémentaires sur le milieu naturel.
L’avis de la mission régionale de l’autorité environnementale de la Nouvelle aquitaine (MR Ae) porte sur l’étude d’impact actualisée en 2017 dont l’état initial du site et de son environnement donne des nouvelles précisions non prises en compte dans la précédente étude
- Recensement de plusieurs masses d’eau souterraines au droit du projet dont l’aquifère des sables des Landes peu profond et donc vulnérables aux pollutions de surface
- que le projet s’implante dans le futur périmètre de protection éloigné de 5 captages alimentant en eau potable la métropole : Thil- Gamarde, Ruet, Demanes, Bussac
- Signalons là, que l’avis du SAGE estuaire et milieux associés favorable pris en compte date de 2013 !
- Que le projet est à 700m de la ZNIEFF Bois de St Aubin et de Louens
- Que le projet est contiguë au Ruisseau de la Pudote corridor écologique favorable aux espèces faunistiques et floristiques, ce ruisseau se jette dans le Monastère affluent de la Jalle (Natura 2000) qu’il rejoint au niveau des captages en eau potable Thil Gamarde
- Présence d’une zone humide de 0,58ha au SE du PAE avec amphibiens espèces protégées, oiseaux protégés (Tarier pâtre, Engoulevent)
Les mesures d’évitement et de compensation
Peu claires et peu précises, pour les oiseaux seule leur présence « ponctuelle » est prise en compte, l’Autorité environnementale précise que les habitats (repos et reproduction) ne sont pas pris en compte alors qu’il est obligatoire d’après l’article L411-1 et L411-2 du code de l’environnement puisque le projet s’implante dans un secteur boisé
Sont quand même signalés : Grimpereau des jardins, Pics épeiche et vert, Troglodyte mignon, Roitelet triple bandeau etc
Engoulevent d’Europe
Des rapaces Buse variable, Epervier d’Europe, Faucon Hobereau, Milan noir (protégé)
Des reptiles Couleuvre à collier – Vipère aspic
Mammifères : Ecureuil roux- Chauves souris Pipistrelle commune de Kuhl et pygmée
des chauves souris forestières chassant au dessus des arbres, Noctule de Leisler
Amphibiens le cortège forestier Triton marbré, Triton palmé Rainette méridionale présents près de la Pudote
C’est d’autant plus grave, que la 6e extinction de masse est amorcée, que notre population d’oiseaux a diminué de 20 à 30 % et que l’ensemble de la biodiversité est en déclin
La Pudote que le PLU 3.1 identifie comme continuité écologique ne serait protégée que par une marge inconstructible de 10 m de part et d’autre du cours d’eau, remettant à une hypothétique prochaine modification du PLU une marge de protection à 20m suite à un accord Métropole et la ville de St Aubin d’autant que la ripisylve est inscrite en EBC !
Plusieurs arbres remarquables(dont des chênes lièges) avaient été inventoriés, un seul bénéficierait d’évitement car abritant la Lucane cerf volant ( et encore cela dépendait de la bonne volonté du pétitionnaire Gironde Habitat avec sa demande de défrichement datant du 16-12-2015)
Page 85 de l’Etude d’impact un tableau édifiant des impacts sur les arbres par les travaux et engins de chantier : blessures aux troncs, racines coupées, abattage, impact sur le voisinage et cadre de vie
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de dossier de demande de dérogation à destruction d’habitats et d’espèces protégées ?
L’aménagement des 60ha en PAE pour y réaliser 440 logements et accueillir plus de 1600 habitants nouveaux arguments justifiant la requalification des infrastructures, mais il est impossible de voir disparaître des hectares d’espaces naturels sous le béton et le bitume, en ces temps d’alerte de changement climatique dont ces projets ne tiennent pas compte, « on » continue à piocher dans nos ressources naturelles comme si elles étaient inépuisables… au lieu de prévoir au minimum et d’adapter les programmes à la « nature » afin de minimiser aux maximum les impacts destructeurs infligés aux arbres, à la biodiversité dont nous faisons partie, avec ces projets ambitieux, nous assistons au saccage de la nature et de notre cadre de vie. Il est urgent que ce programme soit réduit, soit plus modeste et respecte plus la nature, ce qui réduirait également les risques de pollutions de la nappe, et des captages via La Pudote-Le Monastère.
Pour NaturJalles
Françoise Couloudou (Présidente)
adresse du commissaire enquêteur ddtm-spe3@gironde.gouv.fr
----->>> voir sur ce blog déjà une Enquête publique sur le PAE de 60ha
Qu'en est-il de la biodiversité à St Aubin du Médoc qui a lancé une enquête publique (du 9 septembre-12 octobre) pour un Programme d'Aménagement d'Ensemble de 60ha dans un site entièrement NATUREL?
Photos extraites de la demande de Défrichement par Gironde habitat avec inventaire flore faune 2015
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