environnement biodiversité Nature St Médard en Jalles Gilles Bœuf : «La biodiversité, ce n’est pas une affaire d’écolos farfelus» Pour le biologiste, la préservation des écosystèmes doit être le souci de tous. - Le blog de naturjalles.over-blog.com
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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 18:56

 

Pour le biologiste Gilles Bœuf, la préservation des écosystèmes doit être le souci de tous.

Ex-président du Muséum national d’histoire naturelle, le biologiste Gilles Bœuf enseigne à l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris et préside le conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB).

Qu’est-ce qu’une crise d’extinction de masse ?

C’est la disparition d’au moins les trois quarts des espèces marines et continentales sur un temps court, soit entre un demi-million d’années et quelques millions. Depuis 700 millions d’années, environ soixante grandes crises se sont produites, dont cinq massives. La plus violente a été la troisième, il y a 251 millions d’années : 96 % des espèces ont disparu, c’est la fin par exemple des trilobites dans l’océan. Et la cinquième, c’est celle qui a fait disparaître les dinosaures, il y a 65,5 millions d’années.

Nous vivons donc la sixième, à un rythme ahurissant ?

Dans un article paru dans Nature en 2011, des écologues se sont demandé si nous ne vivons pas la sixième grande crise d’extinction. L’étude parue lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) confirme que nous sommes sur cette voie. Les activités humaines sont en train de mimer une crise massive. Ce ne sont pas encore les espèces qui disparaissent en tant que telles, mais leurs populations qui s’effondrent. Le terme «extinction» veut dire que le dernier spécimen a disparu. Or par exemple pour la faune marine, on ne connaît que vingt espèces vraiment disparues en quatre siècles, sur plus de 20 millions. L’extinction n’est donc pas le bon critère. Le bon critère, c’est de montrer que si on continue comme ça, on va tout faire disparaître : on fait disparaître les populations d’animaux, un prélude à l’extinction des espèces. Cette étude, comme celle du WWF en octobre 2016, montre que plus de 50 % des populations de vertébrés ont disparu en quarante ans. Ce qui est effroyable, incroyable, c’est cela : quarante ans, ce n’est rien dans l’histoire de la Terre ! En 2011, l’article de Nature calculait que nous ferions tout disparaître en deux cents ans.

Une chose frappe : les espèces communes s’effondrent…

Si on détruit les écosystèmes, les espèces communes s’en vont aussi, autant que les espèces rares. Ces dernières ne disparaissent pas toujours en premier. Le pigeon migrateur américain était extrêmement abondant aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, il a aujourd'hui disparu. Il y a deux choses dans l’article de PNAS : le nombre d’individus s’effondre, et les zones de répartition sont de plus en plus réduites. C’est le cas du guépard, qui était africain et asiatique. Il n’y en a plus en Inde et le seul qui reste en Asie est le guépard d’Iran : avec moins de 80 individus, il est en train de disparaître. Il y a extinction de populations de guépards, pas encore de l’espèce guépard tout entière. En France, c’est dramatique pour le hérisson ou les grenouilles…

Il s’agit d’une énième alerte…

Oui. On s’apitoie quelques heures, quelques jours. Et puis on ne fait rien. On nous parle sans cesse de résilience, on nous dit qu’il faut que les écosystèmes agressés comme les humains agressés soient capables de revenir à un état d’équilibre. Mais on ne peut pas être résilient si on a disparu ! Il faut donc tout faire pour que le vivant ne disparaisse pas. Surtout, il faut qu’on s’adapte à tous ces changements. Aucune espèce vivante n’a pu s’adapter sans changer. Or, on ne change pas ! Il faut vraiment qu’on réagisse.

Que devrions-nous faire ?

D’abord, arrêter de détruire les écosystèmes. Avant de construire un bâtiment, une voie ferrée, une autoroute, il faut s’interroger sur sa nécessité. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, par exemple, on n’en a pas besoin. Si une construction est indispensable, il faut réduire au maximum ses impacts sur l’environnement. On artificialise l’équivalent d’un département français tous les sept ans, souvent des bonnes terres agricoles, il n’est pas possible de continuer comme ça. La seconde chose, c’est arrêter de polluer, notamment avec l’agriculture intensive. On peut très bien se passer de pesticides. Des oiseaux en Arctique qui n’ont jamais vu d’humains en sont bourrés. Troisième chose : arrêter de surexploiter, de surpêcher, de surchasser. Il y avait 2 000 rhinocéros en Zambie il y a vingt ans. Aujourd’hui, zéro. Il faut aussi cesser de disséminer des espèces invasives partout, comme l’ambroisie qui vient d’Amérique du Sud et provoque des crises d’asthme. Enfin, il faut lutter contre le changement climatique, qui s’ajoute à tout cela et a des effets délétères sur les écosystèmes et le vivant. Parler de la crise climatique, c’est bien, mais il ne faut pas oublier celle de la biodiversité : c’est aussi inquiétant, sinon plus.

...

J’espère que le grand public prendra en considération le fait que la biodiversité, ce n’est pas une affaire d’écolos farfelus qui veulent sauver un papillon à points bleus, c’est l’affaire de tous. Il faut comprendre que si cette biodiversité s’en va, l’économie mondiale ne tournera pas du tout de la même façon. On ne mange que du vivant et on ne coopère qu’avec du vivant. Si la biodiversité s’en va, on s’en va nous aussi, puisqu’on en fait partie. Il faut y aller tous ensemble, ce n’est pas qu’un truc d’écolos. Je ne crois pas trop au politique, le temps politique n’est pas du tout celui de la nature.

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http://www.liberation.fr/futurs/2017/07/11/gilles-boeuf-la-biodiversite-ce-n-est-pas-une-affaire-d-ecolos-farfelus_1583234

- Sur ce blog http://naturjalles.over-blog.com/2016/01/l-humain-dans-la-biodiversite-conference-par-gilles-boeuf-une-conference-a-visionner-dare-dare.html

L'Humain dans la biodiversité, conférence par Gilles Boeuf une conférence à visionner dare-dare!

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