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15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 14:30
Les Jardins au fil des siècles et aujourd'hui le jardin lieu de vie à préserver d'après Gilles Clément (ingénieur horticole, paysagiste, botaniste...)

Jardiner, « c’est vivre » extrait d'une interview parue dans Sud Ouest du 4-6-2016

[...]

Nous parlons de jardin depuis le début de cette conversation. Que désigne ce mot ?

Le jardin, c'est d'abord un enclos. C'est le moment dans l'histoire où une population qui, autrefois, allait ramasser des choses au gré de ses déplacements se sédentarise : on apporte, on plante ces choses dans un espace, qu'on protège de la prédation.

Le jardin, c'est aussi le territoire du « meilleur » : l'endroit où on protège ce que l'on estime être le plus précieux, le plus beau, le plus utile. L'idée que nous nous faisons de ce « meilleur » change avec l'histoire, la culture…

Comment, à grands traits, notre idée des jardins a-t-elle évolué au fil des siècles ?

Prenons, pour commencer, les jardins hispano-mauresques, de la Perse jusqu'à Grenade : il fallait, à travers une scénographie (jets, cascades, fontaines…), mettre en valeur l'eau, un trésor pour ceux qui avaient connu le désert. Puis il y eut le jardin classique, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le jardin à la Versailles, soucieux de perfection formelle, de géométrie : le jardinier se fait architecte, l'homme se voit au centre de la nature, il veut dominer l'environnement, le dresser. Au XIXe siècle, le jardinier devient peintre. Il met en scène un espace naturel à la manière d'un tableau, il dramatise la nature, c'est le jardin romantique…

Aujourd'hui, quelle est notre idée du « meilleur » à protéger dans un jardin ?

C'est la diversité, le biotope, la vie dans sa fragilité. Nous sommes en train de changer notre vision du jardin. Il reste encore trop souvent décoratif : les gens veulent des lieux bien propres, où rien ne dépasse, avec des bordures bien nettes, des arbres bien taillés… Mais nous prenons peu à peu conscience qu'un jardin, c'est un espace vivant, avec une diversité qu'il faut préserver et développer. Des insectes, des plantes, des fleurs, des escargots, des mauvaises herbes… nous comprenons que tout est lié : l'insecte avec l'oiseau, l'oiseau avec la plante, la plante avec nous. La question, ce doit être : comment, là, dans mon jardin, tout peut-il vivre au mieux ?

« Tout est lié » : c'est le point de départ de votre concept de « génie naturel ». Qu'entendez-vous par cette expression ?

Il s'agit du dialogue permanent, incroyablement performant, qui existe depuis des millénaires entre les espèces, et qui nous paraît encore largement indéchiffrable. La nature a mis au point un nombre considérable de signaux, d'avertissements, de messages entre les êtres vivants qui ne sont pas les humains, donc principalement les plantes et les animaux. Ce peut être le cri d'un oiseau, la stridulation d'un grillon… Il s'agit de communications chimiques, physiques, magnétiques. Ce sont des mécanismes de régulation : il y a par exemple une plante - la piloselle - qui émet des toxines au bout de ses racines pour faire de la place autour d'elle… Le jardinier doit se mettre à l'écoute de ces messages. Nous sommes au tout début de la compréhension scientifique de ces échanges. L'an prochain, en Corse, sur des terrains du CNRS, une étude va être menée pour mieux comprendre cette forme de conversation entre les plantes.

On parle souvent d'un retour des potagers. L'avez-vous constaté ?

Oui, le potager avait complètement disparu depuis les années 60. Il revient aujourd'hui, en ville ou dans les jardins périurbains. C'est parfois lié à la nécessité économique, à une économie de survie même, ou à cette prise de conscience, depuis l'épisode de la vache folle, qu'il faut être attentif à la qualité de ce qu'on mange. Pour des raisons semblables, on voit se développer les jardins partagés : il y en a aujourd'hui une centaine à Paris, ce n'est pas anecdotique !

En ville, à Bordeaux par exemple, les herbes folles s'épanouissent…

C'est un véritable changement d'esprit, amorcé il y a quelques années par des municipalités comme Rennes ou Grenoble : elles ont décidé d'arrêter les herbicides. On accepte « les mauvaises herbes », qui n'ont rien de mauvais. La nature, ce n'est pas sale… Au nom de la folie de la propreté, on a fait beaucoup de dégâts.

(1) Notamment « Abécédaire » et « L'Alternative ambiante », éditions Sens et Tonka.

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http://www.sudouest.fr/2016/06/04/jardiner-c-est-vivre-2387951-2780.php

--> http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/emissions/doc-24-poitou-charentes/le-jardin-en-mouvement-gilles-clement-mercredi-30-mars-apres-enquetes-de-regions.html

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