Par arrêté préfectoral du 12 octobre 2015 une consultation du public est prescrite sur la demande d’enregistrement présentée par Monsieur Le Président de la SAS Sable Calcaire Granulats en vue d'exploiter une installation de stockage de déchets inertes située au lieu-dit Monfaucon à MARTIGNAS SUR JALLE.
Si nous sommes favorables au recyclage de matériaux de construction, dans la mesure où ils permettraient d’éviter des prélèvements dans de nouvelles carrières, cependant plusieurs questions doivent être posées :
- Dans ce cas, il est question de stockage de matériaux non valorisables. Pendant combien de temps va-t-on stocker ?
- Comment peut-on être sûr que l’on ne stockera que des matériaux inertes exempts de
pollution ? quels seront les contrôles exercés et suivant quelle fréquence ?
- Un centre aussi important va engendrer des transports par camions (dans un rayon de 30 km) qui sont autant de nuisances visuelles, auditives… pour les riverains, de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effets de serre.
- Ce futur lieu de stockage est également partiellement en zone N dans le PLU actuel (en cours de révision). On nous présente ce projet comme le moyen de restaurer une ancienne carrière dans un état « proche de l’état initial avant l’exploitation en carrière ». Sauf s’il s’agit de terre dépourvue de toute pollution, il n’est pas sûr que d’y enfouir des déblais soit la meilleure des solutions.
- Le site sur lequel doit s’implanter ce centre de stockage est en bordure du site Natura 2000 des Jalles de Saint Médard et d’Eysines : site avec une dizaine d’espèces d’intérêt communautaire, dont le vison d’Europe prioritaire, mais particulièrement sensible aux modifications de milieu et aux effets perturbateurs que ne manqueront pas d’occasionner les apports de matériaux
L’expertise n’exclut pas une pollution par hydrocarbures ou par des matériaux en suspension. Ce projet aurait donc dû faire l’objet d’une évaluation d’incidence au titre de Natura 2000.
- De plus on signale dans le dossier la réalisation d’un futur barreau routier de la CUB à l’Est du projet, future route qui va nécessiter d’artificialiser de nouveaux sols et attirer de
nouveaux camions. On ne peut accepter cette fuite en avant alors que se pose la question du changement climatique.
Conclusion : la SEPANSO reste très réservée quant au lieu d’implantation d’un tel projet tant que toutes les questions n’auront pas été résolues.
Bordeaux le 4 décembre 2015
Colette Gouanelle (secrétaire générale SEPANSO Gironde)
