Un document de référence européen qui définit les « meilleures techniques disponibles » en élevage intensif de porcs est en cours de négociation. Et le caillebotis intégral risque d'être déclaré comme meilleure technique dans ce document.
Les porcs sont des animaux curieux et intelligents, qui utilisent leurs groins pour explorer leur environnement et fouiller le sol. Vivre dans un environnement complètement nu sans aucune activité de fouille possible est une véritable souffrance pour eux. Comment le caillebotis intégral pourrait-il être « meilleure technique » ?
Le pire ne peut pas être « le meilleur »
En réalité, le caillebotis intégral n’est pas compatible avec le bien-être animal. La législation européenne en vigueur depuis 2003 exige que les cochons aient des matériaux comme la paille pour fouiller le sol, se coucher confortablement, nidifier avant la mise bas pour les truies. Le caillebotis intégral rend quasiment impossible la fourniture de paille, car elle risque de le boucher. En déclarant le caillebotis intégral comme une meilleure technique, la Commission européenne donnerait une caution environnementale à une pratique qui va à l’encontre de ses propres normes minimales de bien-être animal.
L’argument environnemental n’est pas plus recevable : le lisier de porc est dix fois plus polluant que nos eaux usées et son épandage est en grande partie à l’origine d’une des plus importantes catastrophes écologiques en Bretagne, région où se concentre la majorité des élevages porcins : les algues vertes.
Le caillebotis intégral est interdit dans plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, la Suède ou encore la Suisse. Car la réalité, c’est qu'il n’a aucune supériorité environnementale en tant que tel, et c’est la pire des techniques pour les animaux.
Il est inacceptable que les autorités européennes et le gouvernement français sacrifient le bien-être animal et l’environnement pour conforter une filière très intensive, en cautionnant de telles techniques de production.
Ecrivez au Ministre de l’agriculture pour lui demander de refuser que le caillebotis intégral soit une « meilleure technique disponible ».