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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 22:40
Un projet de champ captant prévoyant 14 forages pour alimenter la métropole inquiète les sylviculteurs

Des forages d’eau qui fâchent par Julien Lestage

Sud ouest 21/04/2015

Un projet de champ captant prévoyant 14 forages pour alimenter une partie du département inquiète les sylviculteurs

Les sylviculteurs du Sud-Médoc sont en alerte. Dans leur viseur, le projet d'exploitation de grande ampleur d'un champ captant en eaux souterraines profondes permettant de produire de l'eau potable pour alimenter Bordeaux Métropole. Le schéma réalisé fixe onze forages sur la seule commune de Saumos. Trois autres forages sont localisés sur les secteurs de Lacanau, Le Temple et Sainte-Hélène. Au total, selon une première simulation réalisée par Syndicat mixte d'études et de gestion de la ressource en eau du département de la Gironde (Semegred) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les prélèvements envisagés seraient de l'ordre de 10 millions de m3 par an. Une ressource nouvelle qui permettrait de soulager une situation de surproduction des nappes d'eau profondes qui alimentent aujourd'hui toute la zone de l'agglomération bordelaise et ses environs.

« Le pin, c'est l'eau »

« Nous ne voulons pas rentrer dans un conflit d'usage de l'eau. Nous comprenons les besoins de la zone urbaine. Mais les études qui nous ont été présentées montrent qu'il y a un impact tout à fait possible sur la nappe de surface. Cette eau de surface, nous rappelons qu'elle permet au pin maritime de pousser. La période de l'été pourrait devenir assez problématique », résume Jean Péragollo, président de l'association locale de Défense de la forêt contre les incendies (DFCI) et élu au Centre régional de la propriétaire forestière d'Aquitaine. Dans une étude de 2012, produite par le Semegred et le BRGM, il est d'ailleurs relevé que « les résultats de simulation semblent indiquer que la mise en œuvre du champ captant à Sainte-Hélène-Saumos n'induit pas pour les réservoirs de déstockage significatif ». Toutefois, dans les conclusions de ce même rapport, les experts estiment « qu'un test dans des conditions climatiques plus sévères permettrait de disposer d'éléments complémentaires pour apprécier l'impact du projet dans des conditions de recharge moins favorables et de s'assurer que les variations de stock restent acceptables ». En clair, le facteur climatique est à l'origine de bien des incertitudes pour cette gestion de la ressource en eau.

« Rien de définitif »

Bruno de Grissac, le directeur du Semegred, considère que les inquiétudes des sylviculteurs sont légitimes. Pour autant, le cadre assure que « le projet dévoilé aujourd'hui n'a rien de définitif. Il s'agissait de travailler sur un schéma permettant de vérifier la faisabilité. Nous rentrons maintenant dans une phase de concertation ». Toujours selon lui, « une possibilité consisterait à davantage disperser les forages et à se déplacer vers le sud et l'ouest. Ce serait la garantie d'un effet quasi nul sur les nappes d'eau de surface. En revanche, l'option augmente le coût des travaux. Plus on s'éloigne de la zone urbaine, plus les investissements seront importants pour transporter la ressource. »

Le représentant du Semegred assure que « la solution environnementale la plus acceptable sera retenue. Nous ne manquons pas d'eau dans le département. L'erreur est d'avoir concentré le prélèvement dans un même secteur, celui de l'aglomération bordelaise. Ce qui a eu pour conséquence d'épuiser la ressource. Il faut maintenant passer à un autre mode de gestion de notre stock. »

Une réunion publique

Pour Anne-Lise Jacquet, vice-présidente de la Métropole chargée de l'eau et de l'assainissement, « dans le travail de communication de ce dossier avec les partenaires locaux, il y a sans doute eu un manque de clarté. Aujourd'hui, un groupe de travail a été lancé. L'objectif est que tout le monde puisse s'exprimer ». L'élue ne manque pas non plus de préciser que « si Bordeaux Métropole est maître d'ouvrage du projet, il s'inscrit dans le cadre d'un schéma de gestion de l'eau obéissant à des préconisations dictées par l'État. Et qu'il ne s'agit pas seulement d'alimenter Bordeaux, mais les territoires urbains voisins. » Dans ce dossier, un autre sylviculteur médocain se fait entendre. André Prouvoyeur, habitant à Saumos, demande qu'une réunion publique sur le sujet du champ captant soit organisée pour informer les populations. Enfin, Henri Sabarot, le président du Schéma d'aménagement et de gestion des Lacs Médocains, se veut vigilant. « Sur la question de l'eau, il faut faire œuvre de solidarité. Mais nous n'accepterons pas que nos nappes superficielles puissent être impactées ».

Aujourd'hui, justement, à Sainte-Hélène, une réunion du groupe de travail est prévue pour « approfondir » le dossier du champ captant.

- Les captages Thil Gamarde, ainsi que celui de Cantinolle sont toujours fermés pour cause de pollution au perchlorate d'ammonium

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